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Suspecté d'une dizaine de cambriolages, le gang des châteaux devant la justice à Bourges

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Le gang des châteaux devant le tribunal de Bourges depuis ce jeudi matin. Six prévenus, dont un antiquaire receleur, poursuivis pour plus d'une dizaine de cambriolages dans des châteaux de la région Centre-Val de Loire mais aussi en Auvergne, en Bourgogne, ou dans le Limousin.

Le palais de justice de Bourges (Cher) Le palais de justice de Bourges (Cher)
Le palais de justice de Bourges (Cher) © Radio France - Michel Benoit

Un procès s'est ouvert ce jeudi matin devant le tribunal judiciaire de Bourges. Il va durer deux jours. Six prévenus, dont un antiquaire receleur, sont poursuivis pour plus d'une dizaine de cambriolages dans des châteaux de la région Centre-Val de Loire mais aussi en Auvergne, en Bourgogne, ou dans le Limousin. Une équipe appelée par les enquêteurs le gang des châteaux.

Le premier vol a été commis au château de Lignières (Cher) le 31 mars 2017, les autres ont suivi jusque janvier 2018. La petite bande a été interpellée en février 2018 dans la région de Lyon, après presque une année d'enquête et d'écoutes téléphoniques. Le jugement pourrait être mis en délibéré.  

Il aura fallu près d'un an d'enquête pour identifier les cambrioleurs de ces châteaux.
Il aura fallu près d'un an d'enquête pour identifier les cambrioleurs de ces châteaux. © Radio France - Michel Benoit

Un préjudice de plus d'1,2 million d'euros

Une partie du butin a été retrouvée dans un local près de Lyon, mais le préjudice reste important. "Il y a le préjudice financier évalué à plus de 1,2 million d'euros". détaille Louise Dumont Saint-Priest, avocate à Paris, partie civile aux côtés de plusieurs victimes dont le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, propriétaire du château de Lignières

"Un préjudice difficilement évaluable puisqu'il y a des biens qui sont inestimables, dont des trésors de la couronne de France, comme ces courriers royaux signées de la main de Louis XV, dérobés au château de Lignières. Et puis il y a un préjudice évident pour mes clients, un préjudice moral, familial" précise Me Louise Dumont Saint-Priest. 

Des objets disparus, partis aux Pays-Bas, à Londres ou aux Etats-Unis

"Ce sont des objets qui ont toujours été dans ces familles et qui ne peuvent être remplacés poursuit l'avocate. Certains objets ont été récupérés grâce à l'excellent travail des enquêteurs, mais certains ont été abîmés et la majorité n'ont pas été retrouvés. On sait que certains sont partis en Italie, aux Pays-Bas, à Londres ou aux Etats-Unis. Ils sont passés entre les mains de plusieurs propriétaires et il sera difficile de les localiser. "  

Le procès se déroule dans la salle réservée habituellement aux assises.
Le procès se déroule dans la salle réservée habituellement aux assises. © Radio France - Michel Benoit

C'est le cambriolage du château de Lignières qui a encouragé la bande à continuer. Si on en croit le principal meneur de la bande, il n'y a rien eu de plus facile que ce vol

On faisait le tour des marchands et quand on passait devant un château qui nous paraissait facile, on entrait - Un des six prévenus

La grille du château était ouverte, la porte d'entrée même pas fermée à clef,  et il n'y avait pas de système de sécurité. Les voleurs n'ont même pas soupçonné que quelqu'un dormait dans le château. Il repartent avec des tableaux, des meubles, des courriers signés de Louis XV qu'ils revendront 15.000 euros avec quelques médailles. "On appelait ça la chine" explique cet ancien brocanteur. "On faisait le tour des marchands et quand on passait devant un château qui nous paraissait facile, on entrait mais sans rien casser". 

De quoi énerver Philibert de la Rochefoucauld, victime du gang lui aussi dans son château de Combreux dans le Loiret. "Cela me fait bondir ! Il explique simplement qu'il se promène, il a poussé des portes, il a vu des vieilles maisons qui n'intéressent personne. Il est amateur d'art et il repart avec des choses sous le bras, sans aucune violence. Il ne parle absolument pas de la dévastation qu'il laisse derrière lui ! Tout n'a pas été réparé. Par exemple, des boiseries anciennes, on ne trouve plus d'artisans pour les refaire. Je peux vous parler des peintures qui ont été arrachées, des trumeaux également ou du parquet fracassé à coups de masse !" 

La bande revendait son butin grâce à un complice antiquaire du Rhône ou dans des déballages, comme à Montpellier. 30.000 euros gagnés ce jour-là.  

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